Déjà bon sur scène il y a quelques mois (Lune des Pirates d’Amiens-80), Black Honey confirme avec son album éponyme, son « debut album », qui parcourt le rock sous différents traits. D’abord explosif (I only hurt the ones I love en ouverture), le combo d’Izzy B.Phillips commence par maintenir une attitude vigoureuse. Midnight et What happened to you groovent, on pense par moments au meilleur de Garbage. Le second riffe dur et Black Honey se balade allègrement entre rock, pop et touches électro mesurées. Izzy se fait frontale, sensuelle et mélodieuse aussi. Avec Bad friends, on entre dans des contrées plus posées, presque trip-hop, en restant crédible. Blue romance va même jusqu’à se faire céleste, marquant une baisse de régime, dans la cadence, qui ne nuit pas à l’intérêt de l’album. Il y a chez Black Honey un arrière-plan ombrageux, un sens, aussi, de la mélopée alerte qui séduit (Crowded city).
Le deuxième versant arrive alors; Hello today suinte un rock dansant/tranchant, à base de ritournelles poppy. La qualité demeure, même dans les moments apaisés (Baby), qui attirent assez pour ne pas lasser. On préfèrera cependant les décharges rock, que livre Into the nightmare tout en charmant par le biais de l’organe d’Izzy.
Dommage, ensuite, que la force de frappe pop-rock s’efface (Dig). Le résultat reste probant, mais retombe en intensité. Just calling et son électro-pop à la croisée du subtil et de l’entrainant y remédie efficacement, on notera d’ailleurs la valeur des mélodies et l’efficience de l’ornement. Wasting time, ultime morceau offert, validant sur une note pop acidulée, et saccadée, l’essai de la clique. Qu’on aurait toutefois apprécié plus encore s’il avait été plus direct, moins « gentillet » sur certains de ses passages.