Grec, formé fin 2012 et déjà auteur d’un premier album sorti en octobre 2016, Chickn se distingue par sa liberté de ton et, par voie de conséquence, son rock aux formes multiples. Sur scène, ils jouent leurs morceaux de diverses manières, peuvent aller jusqu’à 14 musiciens et ce côté non-contraint s’entend sur Wowsers!, second opus aux 9 titres qui se suivent avec cohérence sans pour autant se ressembler.
En effet, on peut y entendre du psyché lancinant (China must win), l’amorce est quant à elle sonique, à la fois fulgurante et climatique (Invocation puis Am I cheer?), taillée dans une vêture kraut. Chickn jongle avec les styles, avec les ambiances, avec aplomb et affirmation. Too many parables prend une tangente mélodique aux légères disonnances, l’utilisation par la joyeuse clique d’un panel d’instruments élargi lui permet d’étayer ses compositions de belle manière.
Entre coups de fouet et montées célestes (I cry diamonds), les gars d’Athènes trouvent une place avec classe. Funky cuivré sur Chickn tribe (reprise), ils explorent et créent ainsi un registre haut en couleurs. C’est bon à entendre, c’est un peu fou et parfois doux, c’est encore plus souvent tumultueux. Egg of love louche du côté de la country, fine et sautillante. Angelos Krallis et consorts savent y faire, leur Elevational love of Frank Zappa ne laisse planer aucun doute sur le contenu; expérimental, fougueux, libre jusque dans ses plus folles stridences. Voilà un morceau remarquable, comme beaucoup d’autres sur Wowsers!
Enfin, Cloud over Athens tire la dernière flèche, posée et dénudée, d’une réussite de tous les instants, exigeante certes mais jamais ennuyeuse.