Organisée par la BAR (La Boite à Rythme), la soirée de ce vendredi 9 novembre avait pour thème, sans équivoque, le punk-rock. Avec dans l’esprit, et on l’en louera, le désir de mêler le local qui tient la scène (Garage 9, Social Diktat), le plus qu’aguerri (les vétérans de Charge 69), et une surprise italienne plus que fiable, Los Fastidios, en clôture.
Dès lors, ne nous étonnons pas de la fréquentation massive de la soirée, de la bonne humeur qui s’y est greffée et de la fiabilité de ce qu’il a été possible d’entendre sur scène. Garage 9, à la posture entre 70’s et 90’s doublée d’une énergie…punk, tirant la première salve nourrie de la soirée. En trio…garage, Garage 9 étale d’évidentes dispositions et « donne soif » pour la suite.
Ca tombe bien, la bière coule à flots côté bar (et côté BAR, par conséquent), mais tout le monde se tient et la communion est de mise. Social Diktat, avec son punk-rock pur jus à la contestation vigoureuse, suscitant l’enthousiasme de la frange locale de l’assistance. On se met alors à remuer de façon plus marquée encore, le terrain se voyant idéalement dégagé pour Charge 69.
Et là bien évidemment, les messins aux 25 ans d’existence font la différence. Ils sonnent la Charge, comme en 69 où plutôt en 77, et revendiquent la street-punk attitude à l’absence de compromis sans faillir, dotés d’un registre aiguisé par leur parcours exemplaire. L’autorité en prend pour son grade -ça tombe à nouveau bien, elle le mérite-, les morceaux sont joués avec urgence -ça tombe une fois de plus bien, il y a urgence-, et les ressortissants du label Combat Rock, ça ne s’invente pas, font grimper la tension d’un bon cran.
Los Fastidios n’ont alors plus qu’à fermer la marche. Les gars de Vérone le font avec brio et de manière percutante, en ayant de plus le bon goût d’apporter des touches ska à leur street-punk lui aussi façonné par une longévité à prendre forcément en compte. Le chant en Italien est de plus d’un bon apport, l’énergie dévastatrice. Le public s’éclate, les écharpes à l’effigie du club de Vérone et les slogans anti-fascistes s’affichent.
La conclusion est donc excellente, assurée par une sacrée découverte que beaucoup, cependant, connaissent déjà puisqu’ils scandent les refrains. La scène est squattée -logique, on est dans le punk-rock-, le merch vend bien et la BAR peut d’ores et déjà se féliciter de sa soirée, assurée dans un bel endroit. Dans l’attente d’autres temps forts en ce même lieu à l’ouverture estimable.
Photos William Dumont.