Fleuron de la scène amienoise des 90’s, Ouroub’ fait son retour scénique et avait ce soir pour écrin la salle de la Lune des Pirates. L’occasion était donc belle de se remettre dans les écoutilles le son fusionnant du combo local, avec pour sparring-partner Positiv’Sight et son reggae mâtiné de chanson.
Lequel allait assurer une ouverture plaisante, peut-être un peu « prudente » encore dans l’attitude mais émaillée de morceaux qui fédèrent. Les compiegnois tiennent bien la scène, contestent et tentent par leur verbe de (re)donner espoir, d’insuffler du « Positiv »; ils le font avec allant, avec une certaine conviction aussi quand bien même leur genre, chargé en formations au carnet de route similaire, peut parfois lasser.
Il n’empêche, le rendu est de qualité, justement, dans ledit style. Positiv’ Sight s’en sort donc avec les honneurs, sur une date qu’il pourra, puisqu’il s’agissait d’ouvrir pour Ouroub’, épingler fièrement à son tableau de chasse live.
C’est alors le très attendu Ouroub’ qui investit la scène et va progressivement planter son étendard fusion sur les planches maintes fois foulées de la « Lune ». Ouroub’, en effet, ne s’en tient pas au cadre reggae-funk qui le définit; il malaxe, groove en mode fusion et signe une bordée de morceaux sans failles. Son énergie est communicative, le line-up a certes varié mais ceci n’a que peu d’incidence sur l’impact du groupe. Le rock s’invite à la fête, il flirte avec le funk et le reggae lui insuffle son groove. C’est du bon, c’est aussi l’opportunité de se remémorer certains passages 90’s qui eux aussi auront marqué leur monde.
Ouroub’ justifie donc sa réapparition, surprenante mais bienfaisante, et rassemble par la valeur de son métissge sonore. Ce qui, en ces temps troubles, s’avère profitable et génère l’espoir de voir le groupe creuser plus en avant ce retour estimable, par exemple par une sortie discographique et la multiplication de ses sorties live.
Photos William Dumont.