Trio formé de membres de Pneu, Fordamage ou encore la Colonie de Vacances, Binidu avait déjà fait fort avec son album précédent, intitulé YES!, en 2013.
Avec Nouvel ancient, la formation « nanto-tourangelle » continue à surprendre, à ne pas se soumettre, et use de chants « transportants » comme de sons subitement colériques, sur une base dépaysante (Melted tower en ouverture des sept titres joués). Bruitiste et kraut, Binidu fait dans le vacarme asséné et maîtrisé (Missing datas), emmène l’auditeur dans des contrées encore peu explorées. L’ambiance est tendue, les embardées sonores répondent à des plages subtiles. Le procédé fonctionne, il faut dire que les trois comparses, une fois réunis, se montrent unis et cohérents, déviants aussi et surtout. Twilight run déverse cette même rage fervente, ces excès suivis de breaks faussement apaisés.
Centaurs grince, sa répétition touche à l’indus. On ne fait pas, ici, dans la révérence…et on tutoie l’excellence. Les formats longs allient secousses et mélodies crevassées (Alphas and omégas), Binidu ayant en plus de cela le mérite d’expérimenter sans trop se compliquer. L’obsession naît de ces plages à la beauté triturée, de ces sonorités aux humeurs versatiles. 1984, s’il écourte la durée, n’en manque pas moins d’atouts, dénudé et, subitement, excessif, remonté, truffé de bruits addictifs. Tropical rain, sombre et d’obédience électro-psyché, amenant une loufoquerie à la Liars qui rend le tout encore plus probant.