In Red, mené par le chanteur Pat Griffiths (23 Skidoo, Baroque Bordello) et sa voix singulière, mêle selon une liberté de ton affichée rock indé à la Deus (les sons, le chant, cette option libre revendiquée), « bizarrerie » sonique et stylistique à la Talking Heads, pour faire court, et trouve par ce biais son propre style, définitivement implanté sur ce plus que bon Just about anything is possible.
En tout juste sept titres dont pas un à médire, le quintette parisien la joue bourrue (Facelift) en usant de sons accrocheurs, fantaisistes. Il débute d’ailleurs en faisant valoir une certaine classe, déviante et tenue (To be), et n’aura de cesse d’alterner par la suite entre joliesse vocale -et instrumentale- et coups de sang bienvenus. Tout ça est savamment orchestré, on use de plus d’un panel élargi; flûte et claviers étoffent le boulot avec justesse. Avec Wendy’s party, on est dans un rock qui démarre de façon rageuse, en riffant dur, pour ensuite installer son groove soutenu. Le rendu est valeureux, décalé, aussi dur que finaud. Loster, lui aussi rock, sen tient à une retenue expressive. Ses sonorités le distinguent indéniablement.
Plus loin, Individuality étale..son Individualité. On pense à Bowie, c’est pourtant In Red qu’on entend. Lazy mountain, tel Eels, souligne une lo-fi chatoyante, ornée avec goût. Dans une déjante soignée, In Red peut parfois monter dans le rouge soniquement sans se départir de sa classe. Il instaure des breaks de choix, fait la grimace aux conventions. Il erre sans contraintes, définit son territoire et achève son œuvre, captivante, au son de ce Double, double, do fin, doucereux/griffu, de la plus belle étoffe « dérangée » qui puisse être.