Label nantais décalé, Super Apes voit ici le bordelais Kim alias Kim Giani « télescoper » les aussi foutraques que lui Jorge Bernstien & the Pioupioufuckers, sur ce Violence ultimatum qui rend fougueusement hommage à la créativité, et à la versatilité, des intervenants impliqués.
En dix titres assez équitablement répartis du pont de vue de l’implication de chacun, la clique refuse en effet de « plier » aux règles et délivre un patchwork percutant, éclaté et éclatant, de styles au sein desquels le rock « griffu » trône. Hate rock’n’roll ment, déjà, en riffant sans rire. On est là dans un rock sévère, simple et efficace, qui plaira et squattera les caboches. 1000 years, rétro et plus « tranquille », assénant la preuve qu’ici, le ton est rock et se décline à plusieurs sauces, sur plusieurs ères aussi. Puis, avec Midlife crisis, on flirte avec le métal sans que personne ne s’étale. C’est du bon, Kim et les « Bernstein Fuckers » jouent avec vérité sans prendre le temps ne serait-ce que d’un thé.
Plus loin, Ultra violence justifie son patronyme et nous met un délicieux coup d’boule. Court et acéré, il parfait une amorce que Violence in the air, plus folk, renforce à son tour avec joliesse.
On attaque alors la suite; White flag suinte un rock leste, au chant élégant. ALG is deaf égale la loufoquerie des Butthole Surfers, mord dans la couenne, excellent. Brutal massacre sert lui aussi des riffs qui provoquent le kiff, en mode rock d’antan « hardisant ». Tout cela est si bien troussé qu’on en redemande; notre soif sera apaisée avec Eventual core music, boulet de canon punk-hardcore des plus estimables, le tout dans un format dont la durée réduite permet qu’à aucun moment on ne décroche du rendu.
Amelia parano, ultime essai sans courbettes superflues, parachevant un album représentatif de son label d’appartenance; authentique, passionné et, au but du compte, passionnant.