Amienois, Structures prend son envol définitif avec ce premier EP qui fait suite à des « gigs » déjà probants. On reste dans l’axe cold-wave ouvert d’esprit qui, récemment, a déjà distingué la clique originaire d’Amiens. Laquelle peut donc se targuer d’avoir d’ores et déjà pris part à des dates marquantes, dont une au Mic Mac d’Amiens où il me fut offert de les découvrir.
Le combo de Pierre Seguin, au chant toujours aussi grave et prenant, au relief affirmé, apporte ici une touche dépaysante (les claviers de Pyramids). L’éponyme Long life plante le décor, froid et alerte, bardé de sons qui tournent le dos à la bienséance. Les influences déclarées (Joy Division, These New Puritas ou Agent Side Grinder, on a connu pire comme « sources ») sont depuis longtemps assimilées. Les refrains obsèdent, les guitares percent, la basse charpente les Structures, bien en vue. Si le morceau d’ouverture se montre « fonceur », Pyramids est lui plus lancinant, mais tout aussi pénétrant. Les mecs savent faire, on le savait, on en avait déjà profité mais le bonheur est grand à l’écoute de ce premier EP. Dancers associe motifs fins, sensibilité pop et penchant « glacial » inhérent au registre de prédilection des musiciens, ici dans un bel unisson un tantinet polisson.
Avec Embassy, le propos se fait plus délié, moins directement rageur, et fait respirer l’EP. On remarquera la justesse des motifs, la progression dans les ambiances, les montées en intensité que dévoile ledit morceau. Plus loin, Satellite usera de ces sonorités bien imaginées, d’une élégante urgence, pour à son tour faire mouche. Un joli break se fait valoir, subtil. Post-punk, cold-wave, peu importe, finalement; tout est bon chez Structures, qui parfois déstructure, déconstruit et, au final, séduit.
Arabian knights club, trépidant, fermant la marche sans faiblir et terminant donc un EP qui attise l’envie de voir le quartette live, à l’occasion de prestations sans concessions.