Véritable caméléon musical, Zenzile « from Angers » n’a de cesse d’évoluer, de changer de « peau sonore » sans sombrer dans l’inodore. Parti sur des bases dub, il s’en est depuis éloigné jusqu’à ce que, ces derniers temps, le manque le ramène à cette source, ici déclinée de façon enivrante avec l’appui de Jay Ree au chant.
5+1 meets Jay Ree, c’est son nom, porte bien haut les couleurs d’un reggae-dub jamais « trop cool », jamais ennuyeux, musical et dont les basses, grasses, marquent la pulsion (So good so far). L’intro de Four thousand years, déjà prenante, incite déjà à dodeliner du chef, à s’abandonner corps et âme à cette formation qui, quoiqu’elle fasse, n’est jamais à la ramasse. Des claviers fins ornent Four thousand dub et dub sera bien entendu le mot d’ordre, qu’on fasse ici dans le cosmique ou dans le plus massif. Le saxo, toujours aussi bien exécuté, faisant une apparition feutrée sur Stay close to me.
Close to dub, So good so dub sont autant d’hymnes audit genre. Zenzile en varie les atours, marque sa cadence comme il peut en d’autres endroits la laisser « planer ». Jay Ree est évidemment à son affaire, son organe valorise le style. Stuck in old things use de sons bien bons, Stuck in old dub poursuit l’auditeur dans son envol, depuis longtemps amorcé. Obsédé par les basses, soulevé par ces phases dub qui grimpent dans les cieux, ce dernier capitule. Un Dub connected -il n’y a décidément pas tromperie sur le genre- fendant à son tour le cosmos, psyché et enfumé, en conclusion d’un retour aux sources bluffant de maîtrise et de passion.