Dans le sillage d’un Lofofora convaincant en acoustique, dans la foulée, aussi, d’une inauguration réussie, La Manufacture de Saint Quentin accueillait ce vendredi soir, dans le cadre d’un partenariat avec l’Aeronef de Lille, deux formations…lilloises.
Les bien nommés Nouveaux Climats, dans un premier temps, avec leur…climats novateurs, tantôt cinématographiques, rétroïdes à certains endroits, modernes à d’autres, dotés d’effluves psyché et, à l’arrivée, diablement…Nouveaux! On aura reconnu, au sein de cette formation, des participants au Celebration Days, superbe festival isarien implanté en forêt. Dès lors, nul étonnement, à l’écoute, à se retrouver « embarqué », ballotté parfois même lorsque les musiciens, inventifs, s’adonnent à des embardées remontées. Seul regret, l’absence de chant dans un registre qui, à mon sens, gagnerait à inclure une voix, fut-elle éparse. Ce qui n’entache en rien la portée de ce concert singulier.
Ouverture concluante donc, mais que dire ensuite de la bourrasque Cayman Kings, percutante, percutée, dingue et possédée? Un ouragan de furie 60’s boostée aux élans garage, exécutée avec passion et intensité. Cayman Kings, c’est de la vérité, du « pur jus » directement issu du fruit rock’n’roll. Grattes mastoc, chant fou et claviers qui giclent par dessus l’ensemble, rythmique sans détours ni atermoiements, compositions impeccables passées à la moulinette d’une énergie récurrente; le quintet ravage la Manufacture et rafle les suffrages. Il n’exclut pas les mélodies, elles sont tout simplement prises dans le courant, incoercible, d’un allant rock déterminant. On n’en ressort pas indemne, c’est d’ailleurs ce que l’on est venu chercher et sitôt son incroyable set terminé, le groupe est de nouveau dispo devant son stand de merch, qui récoltera en toute logique un franc succès. Mémorable!
Photos William Dumont.