Dopé à la scène depuis plusieurs années, Rendez-Vous signe, après s’être rodé efficacement par ce biais, ce premier album intitulé Superior state. Les parisiens y dévoilent une cold-wave qui, dans la foulée de l’ep Distance (2016), s’affirme et gagne en impact, en allant, d’autant plus qu’ici dix titres se font valoir et ce, sans discontinuer. Le phénoménal Double zero, incoercible, lance la danse; ses sons et sa basse qui met des beignes, sa voix cold/punk, tout, ici, concourt à générer du lourd. Paralysed, loin d’être dans la paralysie, assénant ensuite cette même vivacité, ce même côté frontal bien cold qui passionne. Voilà un essai cold -c’est le maître-mot- que ses sonorités et ses cadences appuyées (l’éponyme Superior state), son assise entre organique furieux et synthétique dérangé, créditent ostensiblement. Exuviae ne desserre pas l’étreinte, la colère cold est ici vraie, le groove démentiel. Crisis, aussi percutant, terminant le premier volet de l’essai de manière magistrale, batailleuse.
Après cela, on reste dans le remonté avec Sentimental animal; la basse y fait à nouveau effet, couplée à des guitares entre Joy et Cure, pour situer rapidement. On s’éprend de cette froideur vivace, Middle class nous la présente d’ailleurs sous des aspects plus « tranquilles, » si l’on peut dire, et enfonce le clou d’un créneau tenu de A à Z. Rendez-Vous atteint là le Niveau Supérieur, Lakes permet même de s’y noyer sans volonté de remonter à la surface. C’est un plaisir énorme que d’entendre un disque direct, sans relâche, qui fuse et nous use sensoriellement. La jouissance des sens, glacée, extrême trouvant une forme apaisée et tout aussi…jouissive sur Order of Baël. Le Rendez-Vous, réussi en tous points, prenant fin sur un insidieux Last stop, dernière pépite d’un Superior state recommandable et recommandé.