Groupe punk montpellierain, Les Lullies jouent un rock’n’roll conçu dans l’urgence, remonté, que cet opus éponyme fait briller de bout en bout.
Sous l’influence des Fun Things et autres Real Kids, sous couvert, aussi, d’une énergie punk, Let it out ouvre la voie à une déferlante à laquelle on ne cherchera pas à échapper. Riffs simples et ardents, voix braillée, guitares acérées et rythmique sans méandres propulsent un rock pénétrant, dont Night club confirme la portée. On n’est pas là pour éplucher les pommes, ça joue souvent vite et en rangs serrés. On n’exclura rien d’un disque dont tous les titres (10 au total) sont des bombes incendiaires. Des mélodies speedées s’en extirpent (Mourir d’ennui), Don’t blame you ne déroge pas à la règle en vigueur chez les sudistes: tracer sans tourner la tête, jouer vite mais en maîtrisant le jeu. Supermarket est lui punk, rapide bien évidemment, rêche.
L’album s’écoute par conséquent d’un jet, Meet the man voit les guitares faire dans le plus modéré mais l’urgence demeure. Seven A.M. fonce, le bien nommé Bad attitude fait de même et la concision des morceaux fait la différence, couplée à un impact indéniable.
Sur la fin, un feeling bluesy imprègne Leavin’ with me, qui s’emballe toutefois vite. Puis Stranger to myself, doté de choeurs, apporte un brin de modération à l’ensemble, de haute volée et audible à grandes bolées.