Une affiche clairement rock, celui qui cingle et qui évite la politesse mainstream, à la Lune des Pirates, ça ne se rate pas.
Ainsi, fourni était le public en ce jeudi soir pour la venue de MNNQNS, jeunes rouennais entre post-punk et rock « from New York » s’étant déjà distingués, en ce qui me concerne, au Murmure du Son eudois l’été dernier. Un combo adepte du live, visiblement son domaine favori, précédé par une belle surprise; Last night we killed pineapple. Un trio local au batteur-chanteur marquant, à l’unisson avec ses deux comparses pour enfanter un rock remonté, qui pulse et envoie. Et un répertoire scénique déjà bien bon pour une formation si jeune. Guitares aux crocs sortis, rythmique qui arrache et groove en vue, chants « wild » mettant en exergue un potentiel estimable et livrant une entrée en matière qu’on gardera en mémoire. Ces tueurs d’ananas ont des atouts!
Un set court mais de qualité, donc, avant la fougue MNNQNS. Les normands rentrant d’emblée dans le vif du sujet, à grand renforts d’élans post-punk autant classieux que débridés. Le quatuor est de ceux qui jouent avec vérité, qui se livrent sans calculer ni reculer. L’intensité ne se relâche que peu, on part à l’occasion dans des embardées soniques réjouissantes et le rock de MNNQNS démontre lui aussi une belle maturité. A l’instar de Metro Verlaine, avec qui il partage l’affiche à l’heure où j’écris ces lignes, le groupe égale ses influences. On oublierait même qu’il en tant il impose sa force de frappe, son jeu franc et une collection de morceaux de haute volée, qui plus est jamais trop tortueux ou complexes. Le tout accouchant d’une belle soirée, marquée au fer rouge d’un rock chauffé à blanc.
Photos William Dumont.