On sait les événements Gonzaï « fréquentables », on a pu le vérifier avec l’affiche proposée par La Lune des Pirates amienoise lors de sa Gonzaï Night avec dans un premier temps TootArd, orientalisant et « saxophonisé », puis The Mauskovic Dance Band et ses accents afro-beat assez irrésistibles.
Place donc, pour débuter, à des apatrides se refusant à s’avouer Israëliens, en tout cas à leur affaire lorsqu’il s’agit, à grand renfort de blues « de là-bas », de convaincre: TootArd. A la fois festifs et contestataires, fins et parfois plus rudes, ces trois acolytes proposent un rendu personnel, parfois, peut-être, un peu trop mesuré mais en tous les cas assez marqué, et marquant, pour assurer une ouverture crédible et sans creux. Dans la lignée des découvertes Lunaires, souvent étonnantes, lors de premières parties immanquablement qualitatives.
C’est ensuite The Mauskovic Dance Band, venu lui des Pays-Bas, qui va transcender la foule et servir un afro-beat/disco des plus envoûtants, porté par le groove de la basse et des percus qui transportent leur monde. Le tout relevé par des chants multiples et des guitares aux motifs prenants. Là encore, le voyage est de mise et on n’y perd pas sa mise. Barrés et créatifs, les Bataves osent le jamais entendu; on n’est plus dans la Lune mais dessus, on y marche, presque, à l’écoute de ces élans cosmiques ou plus enlevés qui valident une fois encore les options musicales choisies par la Lune des Pirates. Ca danse de partout, il sera vain de chercher l’indifférence face à une telle prestation, faite de sons dingues et de tissus sonores inédits. On en ressort bien évidemment heureux, au terme d’une soirée sans temps morts et à l’aube d’une saison qui s’annonce à nouveau captivante.
Photos William Dumont.