Projet du producteur Italien Salvatore Sultano, Music for eleven instruments trouve son assise dans une pop orchestrale magnifiquement troussée, que représente avec élégance ce At the moonshine park with an imaginary orchestra.
Cuivres et cordes (Ghost dogs), mélopées légères et sucrées, amorce déjà réussie (Conspiracy over my head et sa pop ludique un tantinet lo-fi) font de l’effort en question un opus de choix. A la fois mélodieux et gentiment dissonant, tranquille et agité, orné avec un goût certain, voilà un disque qui passe comme une lettre à la Poste (quand elle fait le boulot). Sultano peut mélanger cuivres en relief et sons fins, trame folk et bruitages lo-fi (Sorrow of some white birds turned black), tout lui réussit ici.
Ainsi, Good morning imagination surligne le coton pop de l’artiste, l’impact de ses ritournelles et de leur décor. When the light waits behind the darkness, vif, est lui une petite pépite pop-folk. L’album exhale des airs euphorisants, renvoie de la vie là où d’autres essais pop respirent l’ennui. Ses cordes et cuivres n’en font jamais trop et imposent leur trot (Lost boats). La cadence grimpe à nouveau, dans la sérénité, avec Fragile butterfly wings.
Enfin, c’est un virevoltant -dans le feutré- Little spiteful thoughts qui ferme la marche, avec le même éclat poppy bigarré que le reste, en se parant en ses recoins de sons déviants. Très bon.