Trio gallois de rock indé, et non pas trio indé de rock gallois, The Joy Formidable en est avec ce Aaarth à son quatrième album. Inconnu, jusqu’alors, de mes écoutilles, il les charme et les malmène avec dextérité au son d’un rock souvent tranchant, qui n’omet pas les mélodies avenantes (The better me).
On est ici dans un flux plutôt vigoureux, impulsé par Y bluen eira qui riffe fort et mer d’emblée le bazar. Sons fous en rafale et allant rock font la différence, puis on rocke à nouveau sur The wrong side, de manière plus saccadée et entièrement persuasive. Go loving, qui trace dans la foulée, venant valider les excellentes dispositions de Rhiannon « Ritzy » Bryan (chant, guitare) et ses acolytes tout aussi colériques. Ombrageux, vénéneux, leur rock atteint la cible. Cicada (land on your back) prend des atours plus dépaysants, par le biais de ses sons introductifs, et marie rock dur et touches plus douces avec succès.
On explore encore, All in all offre une amorce caressante, une carapace folk et psyché qui fait son effet. Belle transition, suivie par What for qui balourde un rock sauvage tempéré par des mélopées valeureuses. Tout aussi rock, The better me crisse et ouate dans le même temps. L’attention demeure, la tension aussi quand bien même Absence, plus posé, calme le jeu. Il y a là, aussi, des montées abrasives pimentées d’électro discrète (Dance of the lotus), des motifs sans surcharge (You can’t give me). Et, au bout du compte, un opus compétitif, dont même la fin ne nous laisse pas sur notre faim, renforcée qu’elle est par le groove cinglant de Caught on a breeeze.