Groupe de Los Angeles, Death Valley Girls flirte autant avec la rage des Stooges qu’avec les mélodies déglinguées de la plupart des combos menés par une femme, récemment ou plus « anciennement ».
Ici, c’est la chanteuse multi-instrumentiste Bonnie Bloomgarden, avec son comparse Larry Schemel à la guitare, qui mène la danse. Le duo est déviant, créatif, et fait d’emblée parler la poudre sur ce Darkness rains incandescent (More dead qui, loin d’être « dead », met de suite de la vie dans l’oeuvre des Américains). L’énergie est là, elle est même plus prégnante encore sur (One less thing) before I die qui riffe et trace sans se retourner.
On n’est cependant pas que dans l’impact uniforme; l’intensité préside certes sur Disaster (is what we’re after), c’est bien du rock sans concessions, rude, puissant et cradingue, dont on profite ici. Mais ça et là, on insuffle un blues rugueux, on saccade le discours. Wear black se pare d’un orgue, Abre camino se fait lancinant et insidieux. Une certaine finesse orne l’amorce de Born again and again, elle s’allie ensuite à des élans plus directs. On apprécie car ici, c’est du rock, du vrai, et à pleines dents on le croque. Bonnie s’encanaille, Larry la suit dans ses détours et l’ensemble du groupe est à l’unisson dans le son, polisson. Blues vicelard avec Occupation; ghost writer, terminaison psyché souillée sur TV in jail on mars, Death Valley Girls frappe fort et juste avec son Darkness pains, pluvieux et ombrageux certes mais, surtout, valeureux et authentique.