Onzième album, fort de…onze titres, pour le Elysian Fields dont le duo Jennifer Charles/Oren Bloedow est le ‘tenancier ». Un superbe opus, qui retrouve du nerf, symbolisé ici par les guitares fréquemment nerveuses de Bloedow (l’inaugural Storm cellar, excellent puis plus loin, un Tidal wave de même teneur). Ceci sans y perdre de sa splendeur, de sa prestance vocale, et encore moins de sa « vénénosité » distinguée dans le climat.
Entre grâce et feu donc, dans la classe, en se déployant lascivement (Karen), Elysian Fields démontre que sa longévité n’entame en rien sa flamboyance. Il reste beau et fin (Start in light, Beyond the horizon), pose une patte griffue et soyeuse sur l’épaule de l’auditeur (Star sheen). Philistine Jackknife fait dans la beauté sous-tendue, on a l’impression que les New-Yorkais, ici, tutoient les cimes.
Plus loin, on navigue entre posture aérienne sans ennui (Household ghosts), et rage leste (Knights of the white carnation), en pensant à Mazzy Star pour la magnificence des essais. Et quand résonne un Time capsule apaisé, subtilissime, on rejoue ce Pink air d’une valeur jamais prise en défaut, prenant et addictif.