Trio basé à Brighton, Our Girl sort avec ce Stranger today son « debut album ». Les deux donzelles et le garçon y jouent, de manière noisy (Two life) et captivante, un shoegaze qui, ici, revêtira plusieurs atours.
On part de l’éponyme Our girl, tranchant et dreamy, pour se retrouver d’emblée sur la bonne voie. Chant féminin sucré, ornement piquant, mélodies aussi bien troussées que tordues; on a là tous les ingrédients pour percer. Being around le confirme d’ailleurs avec éclat; Our Girl n’a pas son pareil pour souffler un shoegaze entre deux eaux, certes, mais parfaitement équilibré entre celles-ci. L’album ne présentera aucune faiblesse, In my head et ses excès sonores se verra suivi par un I really like it plus modéré, au charme poppy indéniable.
On est dans des rêveries faussement paisibles (Josephine), dans du bourru 90’s parfaitement calibré (le Two life cité plus haut). L’intensité peur retomber, qu’importe; l’impact demeure, simplement moins fougueux (Level). On pourrait mentionner chaque titre, Sub rosa s’inscrit d’ailleurs dans cette même veine délicate. I wish it was Sunday accentue l’orientation apaisée, mais pas moins attractive, de l’enchaînement. Le registre d’Our Girl est aussi élégant que dégingandé. Ledit titre s’accompagne, avec justesse, d’élans plus bruyants. Le tout est une réussite, à nouveau soulignée par le dénuement de Heat. Avant que Boring, mal nommé, ne finisse l’ouvrage en mode folk animé, en son début, pour ensuite gronder et se faire plus sauvage. A l’issue d’un disque déjà révélateur, shoegaze et indé, qui parvient déjà à égaler bon nombre de références déjà « implantées ».