Au fur et à mesure des années, le Murmure s’amplifie. De plus en plus prisé, de plus en plus fréquenté, il est devenu, et cette édition 2018 entérinera mes propos, un incontournable que nombre de festivaliers cochent d’ores et déjà d’emblée sur leur calendrier.
Pour sa version 2018, l’événement eudois avait de quoi attirer, éclectique qu’il fut. Entre Raggasonic et son ragga aguerri, dopé à la scène et à la tchatche incessante, Mon Côté Punk et son énergie bigarrée puis Marcel et son Orchestre que sa délirante vigueur et son éventail musical jamais fermé ont mené ben haut, avec pour ouvrir le bal la pop -trop- british de Popping Hole, quasi-locaux aux progrès remarquables servis par des morceaux de choix, la Grande Scène a battu son plein lors de la soirée du vendredi. Foule massive, plus que l’an dernier où elle était, pourtant, déjà conséquente, prestations impeccables, organisation sans failles; le Murmure a séduit. On y ajoutera, sur la seconde scène, l’ouverture percutante de Sanskrit, boosté par des cuivres, le rock sauvage de Bvtters, l’électro répétitive de French Fuse que le public plébiscitera pourtant. Et, last but not least, les énormes Birth of Joy avec leur rock’n’roll sans concessions, auteurs d’une apparition époustouflante et ébouriffante.
Raggasonic
Un vendredi de haute volée, donc, que Yallin prolonge la samedi avec sa pop fine et intense, dans la foulée d’un off valorisé, entre autres, par les très rock Flying Strings. Une série de concerts gratuits dans les rues et établissements de la ville, et l’occasion de faire d’autres trouvailles significatives. Pour ensuite revenir à la scène principale, investie par HK l’Empire de Papier et sa contestation « worldisante », Amadou et Mariam et leurs accents africanisants dépaysants. Mais aussi, et surtout, les incroyables Tshegue. Des nantais au rock tribal et africanisant, dont le groove s’avère imparable. Enormissime, avant une conclusion que Danakil, avec sa prestance scénique et une musicalité qui l’honore, rendra mémorable.
Tshegue
Parallèlement à cela, la seconde scène aura pris des accents rock avec les plus que prometteurs Adieu Papillon, suivis par Petit Fantôme et son son entre psyché et bourrades des plus réjouissantes. DJ Ordoeuvre se chargeant de faire danser son monde pour le final. Le tout dans une ouverture musicale qui aura permis à tout un chacun de s’enivrer, sainement, et d’apprécier autant le son épris de coolitude que les moments plus rugueux. Tout en faisant des découvertes que même le plus aguerri aux pépites, ainsi qu’aux festivals divers, s’empressera de mettre en avant. Pour une magnifique édition, sans ennui aucun ni faux pas dans la programmation.
HK
Photos William Dumont.