Placé, comme le R4 de Revelles mais dans une veine un tantinet plus « villageoise », dans la charmante ville de Saint Riquier, le festival de ladite ville vaut bien qu’on fournisse l’effort, dérisoire, d’une poignée de kilomètres.
En ce lundi et suite à la défection des Hurlements d’Léo, c’est dans un premier temps MB 14, amienois maintenant réputé, qui assure l’ouverture et remplace au pied levé le groupe bordelais. Avec humour, avec le plus grand naturel aussi, sans flambe ni esbrouffe, il étonne l’assistance, clairsemée, du soir. Looper et prouesses vocales s’unissent, le gaillard est aussi doué qu’amusant et le registre, imaginatif, musicalement ouvert, passe l’épreuve sans fléchir ni faillir. C’est, déjà, une entrée en matière de choix et les DSC, qui tiennent du coup le haut du pavé, vont, une fois de plus, mettre les Centulois, et Centuloises, sur le flanc.
MB14
Armés d’un opus flambant neuf ou presque, les six « fusionneux » imposent d’emblée un groove et une énergie qui, en plus d’enchanter à nouveau les fidèles (j’en suis, en toute modestie et pour mon plus grand plaisir), vont bien vite convertir à la cause du groupe de nouveaux adhérents. Qualité des morceaux, instants soyeux et moments plus percutants, mariage de voix aussi tranchées que complémentaires, malaxage musical haut en couleurs et en valeur font du Dirty South Crew une tornade scénique imprenable et imparable. Chacun se distingue, individuellement, pour servir le collectif. Qu’il joue devant à peine cent personnes, ce qui sera le cas ce soir, ou face à des milliers de spectateurs d’abord curieux puis entièrement dévoués, DSC s’implique et s’applique, laissant derrière lui une salle heureuse et dévastée par son allant. L’ouragan DSC ne prend pas de gants, libérant une énergie de tous les instants, et joue une flopée de morceaux à l’impact durable. Chapeau bas messieurs-dames, une fois de plus, pour ce set somptueux et délicieux.
DSC
Photos William Dumont.