20 ans d’existence, un espace supplémentaire, conséquent. Une scène de plus, aussi, consacrée aux jams. Deux têtes d’affiche par soir et pas des moindres: Mat Bastard et Inspector Cluzo pour le vendredi, No one is innocent et Steve’N’Seagulls pour le samedi. Deux soirées consécutive, »as usual », et bien peu de temps mort si ce n’est pour les groupes un peu plus « prévisibles » comme les trop festifs Les Gambes eud’min pied ou Les Françoises, ou encore Lanterne Rouge et son rock encore trop influencé bien que de bonne facture. Alors que The Kinds, estimable, rock et mordant, assurait lui une énième découverte notable.
Mat Bastard
Le R4, niché dans le bel espace champêtre de la localité de Revelles, a parfaitement assumé sa croissance, passant allègrement la barre des 20 ans sans y perdre une dent. Outre les prestations remarquables des groupes précités (L’énergie de Mat Bastard, récurrente, puis le son roots et authentique en diable d’Inspector Cluzo; puis le lendemain, ces Steve’N’Seagulls surprenants, finlandais aux covers boostées par la passion et une instrumentation dotée d’un accordéon, d’un violoncelle, d’une contrebasse et d’une vigueur qui rafle les suffrages, suivis par la rage intacte, rock’n’roll, des increvables et révoltés « No one »), le festival samarien n »oublie jamais, on l’en remerciera, les formations du cru. Bien au contraire!
The Inspector Cluzo
Ainsi, le punk-rock des Diabolo Watts, joué pieds au plancher, a ouvert le bal de façon percutante. Orange Buzz l’aura suivi dans une veine rock directe, et la seconde journée aura elle aussi vu défiler bon nombre de combos fiables dont les excellents Riviera, moins « du coin » mais aux airs de locomotive confirmée d’un R4 qui, déjà, chatouille les « plus grands ». Son évolution a été constante, elle se poursuit, elle sonne juste. Juste, comme la pluralité sonore qui l’honore et les décibels de « cliques » de valeur comme Your Own Film ou Moon in June. Le public, déchaîné, l’aura lui et tout comme moi vécu avec intensité. Le R4, c’est le festival qu’on coche, sur le calendrier, sans hésiter. Son penchant « campagne » le rend plus attachant encore, plus humain, plus chaleureux. En cela, il se démarque des « gros », auxquels il fait la nique en termes de vérité dans la démarche. Bien que gratuit, il « vous en donne pour votre argent ». On l’encouragera donc, la tête encore secouée par, entre autres, l’explosivité de Kmar et ses « No One », à oeuvrer en ce sens. Et nous serons tous, sans exception puisque depuis longtemps fidélises, au rendez-vous de l’édition 2019, dont on tente d’ores et déjà d’imaginer les têtes d’affiche, sans nul doute aussi porteuses que celles de l’édition à peine terminée.
No One Is Innocent
Steve’n’Seagulls
Photos William Dumont.