Sextet d’Atlanta, Material Girls ne peut se classer. Fou, délibérément inscrit dans une déjante musicale jouissive, il nous sert sur les huit titres de son Leather un menu royal, barré, classieux, ouvertement dérangé. Le constat se vérifie dès le cuivré et très free Residual grimace, qui varie entre coups de semonce et accalmies relatives. Puis les riffs secs introduisent le groove post-punk, cuivré lui aussi et entièrement irrésistible, de Ya ya. On profite sans vergogne d’un répertoire qui gicle et ondule et qui impose, aussi, un exotisme délirant. Sur ledit morceau, la voix évoque les sorties de route des B 52’S. Puis Wade into the creek, funky dans ses guitares, impose la danse. Jazzy, goth, cabaret, cold? C’est tout ça à la fois et on ne cherchera pas à classifier le groupe: on l’écoutera, fort, souvent. There she goes, sombre, rappelle lui le early Sonic Youth.
Sur le second volet, Tight rope sue un rock presque « fanfarisant », mais de manière folle. Matériel Girls fuit la norme et ce, pour nos plus grand plaisir sensitif et auditif. Des breaks justes se font entendre, puis l’exploration reprend ses droits, aussi profitable qu’inclassable. Camera girl développe des atours plus psyché, une folie plus aérienne, moins directe. Il dérape ensuite dans une embardée grinçante. Dans ses pas, Dave’s lament joue une sorte de noise cuivrée elle aussi sauvage, impossible à juguler. Material Girls dessine ses propres contours et réussit parfaitement dans cette entreprise. Son Kill after kill, sur fond de riffs secs d’obédience funky accompagnés par un chant enragé, fermera ensuite la marche d’une formation réservée aux initiés, que les « normés » fuiront mais que les audacieux loueront et aduleront pour son insoumission et son absence de règles restrictives, ici génialement illustrée.