Montpellierain, mené par l’excellent Dimoné, Bancal Chéri pratique un rock…bancal, de tout premier choix, qui jongle allègrement avec les genres. Dans une rage retenue puis débridée à, la Nick Cave/Grinderman (L’habitude enfin), dans une veine funky pulsante (Qu’est-ce que tu dis et ses gimmicks « de ouf » en ouverture), le sudiste et ses acolytes pas moins fiables tirent leur épingle du jeu. Leur rock est bien joué, il déjoue aussi pour emprunter diverses pistes.
Mais Bancal chéri, lucide, ne s’y perd jamais. On pense parfois à Dutronc ou à Bikini Machine, les références du quatuor sont en tous les cas savamment digérées. Bluesy sur La barbe à papa, doté, aussi, d’un cachet rétro indé, le groupe dispose avec Dimoné d’une belle plume. Les épaules est finaud-sulfureux, on appréciera d’ailleurs la posture des gaillards entre classe et zébrures rock’n’roll. Screamin Jay Hawkins suinte un blues lettré, la musicalité de l’ensemble imprègne l’auditeur.
Plus loin, Quand tu dis non impacte par sa délicatesse. On lui dira oui, tout comme on adhérera à Glass glock et ses sons malins. Instrumental expérimental, il précède Les tampons de ouate, taillé dans un rock bourru. On renoue, le temps de Numéro lose bis, avec une douceur désabusée qui se transmet. Petite tête fait…secouer la tête, riffant qu’il est. On varie d’ailleurs entre coups de sang et attitude plus posée; Natanaé honore la seconde option, mais en laissant poindre un arrière-plan tourmenté, des vocaux dingues aussi. Tout ça est bien ficelé, dépenaillé juste ce qu’il faut, aussi, pour captiver. Sur la fin, on retrouve des sonorités addictives avec La Vienne et les Deux-Sèvres, chanson déliée, avant que Mounak ne vienne fermer, sons tout aussi ingénieux à l’appui, un éventail musical large et probant.