Actif depuis deux décennies, avec onze albums au compteur, The Sea and Cake sort ce nouvel opus, Any day, dans la foulée du départ de son bassiste Eric Claridge.
Fort d’une pop fine, le trio de Chicago y sert dix titres dignes d’intérêt, dans le sillage d’un Cover the mountain plutôt vivace. Pop est le maître-mot, mais le groupe sait valoriser la sienne, sans en rajouter mais en trouvant le dosage adapté. S’il reste vif avec I should care, pop-folk mélodieuse, il se fait plus aérien le temps d’un doucereux et éponyme Any day. Le spectre parcouru est ouvert mais demeure délibérément pop. La subtilité est de mise, elle sert l’intérêt d’Occurs et magnifie Starling l’instant qui suit, sur une cadence enlevée qu’on appréciera.
The Sea and Cake ne surprend pas, mais il maîtrise largement son jargon. Paper window est légèrement ombragé, instaure un mid-tempo qu’on suivra volontiers. Day moon impulse une dynamique pop-rock à laquelle on succombera. On s’attache à ce disque consolidé par l’expérience de ses « pères ». Qu’il s’en tienne à des atours célestes (Into rain), ou s’enhardisse sans y perdre de sa finesse (Circle), l’effort est crédible. Il s’achèvera sur un These falling arms mélancolique, assez animé et bien orné pour séduire. A l’image, finalement, de l’ensemble d’une rondelle souvent belle et accomplie.