Ancien batteur et choriste de Supergrass, -ce n’est pas rien-, Danny Goffey a depuis évolué en solo, et, maintenant assez assuré pour passer de l’alias Van Gofffey à son vrai nom (Danny Goffey, donc), livre un second opus flamboyant, le premier sous cette appellation.
Schtick, la rondelle en question, convoque l’excellence mélodique british d’un Supergrass, le penchant tubesque d’un Franz Ferdinand -on reste ainsi en terres ouvertement britanniques-, et pulse comme il se doit. C’est un album sans faiblesses, Let it happen le lance idéalement. Sons répétés, refrains qu’on scande, énergie pop-rock qui contourne la politesse, clins d’oeil new-wave brefs font de ce disque une réussite indéniable. Avec Ancient text puis Stick holiday, dotés de ces mêmes atouts pop-rock décisifs, l’essai prend des allures d’oeuvre indispensable. Buzzkiller maintient l’impact mélodique anglicisant, la vigueur récurrente. On n’est pas loin, dans le rendu, des essais initiaux des formations citées en début d’article. C’est dire l’étendue de l’ouvrage, qui garde aisément le cap sur I can’t leave it alone et Psychomental.
L’effort est cohérent, il ne retombe à aucun moment dans des atours ennuyeux. Cosmic bob, comme d’autres passages, évoque de loin les Talking Heads. Ca groove grave (3 day bender), Goffey joue une pop qui pétille, qui gicle et étincèle. Urgente, doté de reflets post-punk, elle convainc sans qu’il soit nécessaire de s’y attarder outre-mesure. Television est direct, I’m done (Trying to be young) flirte avec le reggae avant de s’enhardir. Impossible de trouver une faille, on est constamment sur les bons rails. On ne les quittera donc pas avec Oh yes, hey hey! qui termine le boulot de manière poppisante et, à l’instar des compositions qui le précèdent, fait planer l’ombre, délicieusement présente, du magistral I should coco de Supergrass.