Associés au sein de Crime and the City Solution, David Eugene Edwards (Wovenhand, Sixteen Horsepower) & Alexander Hacke (Einstürzende Neubauten) sont parvenus, joie intense pour leurs fans, à enregistrer un album ensemble.
Risha, c’est son nom (plume en Arabe), inclue donc les univers respectifs des deux hommes et bénéficie, surtout, de l’expérience et du savoir-faire de ces derniers. Orageux, mystique, rageur, climatique et dépaysant, il enivre. Si on pense à Wovenhand avec l’amorce et ce Triptych à la retenue captivante, l’énergie débridée de All in the palm nous emporte et nous exalte comme le titre initial a pu le faire. C’es rock, c’est tempétueux, mais ça « embarque » aussi. Le duo marie les éléments musicaux comme personne.
Avec The tell et ses guitares féroces, l’intensité demeure, le mysticisme frontal impose son empreinte et se pare de breaks folk de toute beauté. On s’arrêtera à chaque titre, tous valant une pléthore d’écoutes. A l’image de Helios, taillé dans un folk vaporeux, mystique, des plus accrocheurs. Kiowa 5, qui lui emboîte le pas, servant à l’auditeur déjà « captif » un climat aussi intense que bridé.
C’est du plus que bon, ce Risha s’inscrit délibérément à contre-courant. On l’honorera d’autant plus, en ces temps où le rock peine à sortir des sentiers battus. Lily joue un folk au clair-obscur finaud et bruitiste que la voix d’Edwards vient magnifier. Parish chief et son électro entêtante, bardée de motifs décisifs et montant inexorablement en puissance, puis ce Akhal world, indus dans sa répétition, emmenant « l’amateur » vers des contrées lointaines dont il peinera à revenir.
La fin est proche, c’est alors que Teach us to pray nous ramène en terre folk mystique et « indianisante », superbement brodée. Breathtaker, tout aussi prenant et déroutant, concluant avec maestria un album d’exception.