Québecois, projet faisant suite à la disparition du groupe punk culte Les Goules, Keith Kouna s’essaye depuis depuis 2008 à l’effort solo. Bien lui en prend!
En effet, ce Bonsoir Shérif est son quatrième album et on n’y trouvera que du bon, à commencer par cet enchaînement de punk-rock « yéyéisant » des plus profitables qui lance la machine, trépidante, à pulser.
Après un Ding dang dong génialement fou qui fouette la loufoquerie à la Butthole Surfers, Shérif évoque les Wampas (le timbre de voix) en plus punk, plus direct, et convainc directement. Le mec dénonce, ironise, et tape dans le mille. Vaches, qui se présente ensuite, mêlant punk et rock avec un aplomb, et une vigueur, à la Béru. Claviers « super plaisants » en plus.
En outre, Kouna sait se nuancer, se faire plus « funky », plus léger (Poupée) sans rien perdre dans ce détour bienvenu. Il groove même sur Congo, jazzy, enfumé, et brille textuellement. Pays, à la répétition exhaustive qui « prend la tête » jusqu’à ne plus la quitter, allongeant le retentissement d’un disque aussi classe que crasse, qui ne déçoit jamais et s’offre sur ledit morceau une belle accélération, riffante et kiffante. Le routard sait aussi se faire ludique, user de sons synthétiques qui font se tendre l’oreille. C’est le cas sur Doubidou, chanson immédiatement accrocheuse. On renoue après cela avec un punk-rock en Français, sur Marie et son refrain percutant. C’est tout bon, Madame est même encore plus direct. On intègre sans hésitation la déferlante de Kouna et ses acolytes, souvent synonyme de grand plaisir. Et quand la dynamique retombe -c’est le cas sur Berceuse qui ferme la barrière-, notre artiste reste complètement crédible, comme son Bonsoir Shérif qui ne souffrira pas la moindre critique.