One man band bordelais, Petit Vodo est actif depuis 1998. Auteur d’un blues qualifié de « trash » ou de « punk », lesdites appellations s’avérant réductrices pour l’Aquitain qui crée autant qu’il « recycle » ses références avec talent, il sort avec ce I like it like that son nouvel album.
Déjà très « titré », reconnu par des pointures du genre dont André Williams, il y sert une relecture diversifiée de morceaux de Hound dog Taylor (le trépidant Take five en ouverture), Slim Harpo (un Hip shake plus mid-tempo, tout aussi accompli, qui suit), ou encore Leadbelly (Frankie and Albert, fin, qui boucle le trio introductif). Rien qu’avec ces trois morceaux, une idée du panel développé est donnée. Petit Vodo ne se restreint pas, mais le format reste blues. Il y pose sa patte, rend hommage sans forcément rester sage.
Ainsi, Death letter blues (Son House), s’il reste mesuré, suinte ce côté roots, dépoli, qui caractérise l’ouvrage de notre homme. Un joli duo vocal avec Betty Crispy fait briller The man with constant sorrow (Dick Burnett), puis c’est à nouveau Hound dog Taylor qui est honoré sur ce Sadie lui aussi aussi rude que racé.
Plus loin, Boom boom de John Lee Hooker est repris avec brio, le chant « d’antan » de Petit Vodo en accentue la teneur blues. Motherless children (Blind Willie Johnson) est fait de la même étoffe, on commence alors à se dire qu’on aimerait que des créations apparaissent sur l’album. C’est chose faite avec Tinvodotone, effort où les chants associées font à nouveau merveille, entre le soyeux et le plus rêche. L’instrumentation y est dépouillé mais décisive.
Enfin, l’allant de Everything is gonna be allright (Muddy Waters), qui achève le travail, démontre le talent d’un artiste solo aux racines blues qui lui permettent le meilleur dans ses essais.