Mancunien, Cabbage joue un post-punk aux « lyrics » contestataires, investit la scène avec enthousiasme (plus de 200 concerts), et sort avec ce Nihilistic glamour shots son premier album.
Varié et souvent offensif, celui-ci débute avec un morceau dynamité, Preach to the converted, pour enchaîner avec le venimeux Arms of plexonia. Ces deux premiers essais, réussis en tous points, démontrent déjà de belles aptitudes. Molotov alcopop, tout aussi teigneux, urgent, accroît l’impact du disque, pour l’heure excellent. Disinfect us, plombé, bluesy, se monte lui aussi poisseux comme un morceau de Thee Hypnotics, le premier groupe de Jim Jones avant qu’il ne fonde son Jim Jones Revue. Aucune faute de goût ne viendra entacher le boulot des Anglais, Postmodernist caligula arrivant ensuite comme un boulot de canon post-punk. On apprécie l’énergie des chansons, le groove sauvage qui s’en dégage. Exhibit A, plus poppy, venant parfaire une première moitié tout simplement de haute volée.
On tient là, même, un des premiers opus les plus réussis de ces derniers temps. Le second volet, introduit par Celebration of a disease et ses claviers obsédants, son refrain qui seringue, que suit Perdurabo, plus finaud mais à l’arrière-plan trouble, voyant Cabbage maintenir un niveau élevé. Gibraltar ape, rock à la basse qui serpente, mélodieux mais aussi alerte, ou encore ce Obligatory castration à l’allant punk s’avérant être, eux aussi, largement au dessus du lot des sorties récentes.
Reste alors à bien finir, les gars ont toute notre confiance pour ça et Reptiles state funeral, leste, grinçant, presque indus, crédite à son tour l’album. Subhuman 2.0, folk et dénudé en son début, suivant une progression lancinante, plus « sonique » ensuite, pour parachever un premier long format remarquable.