Après notamment un EP (Sticky icky, 2017), Theo Lawrence & the Hearts s’essaye, au Black Box d’Angers et avec l’aide de Peter Deimel, au format album. Toujours fidèle à son positionnement entre soul, pop et rock, avec des incartades psyché et des ruades profitables (Sucker for love), il signe donc ce Homemade lemonade dont l’intitulé reflète bien l’esprit du groupe.
Dix titres l’honorent et on ne s’y ennuie pas, promené qu’on est entre début soul-pop probant et affiné (Heaven to me), soul-rock aux touches surf qui swingue comme là-bas (Never let it go), et soul-blues dans le même temps rugueux et sirupeux (Chew me up). Voilà pour l’amorce, de grande qualité. On notera, aussi, la posture ajustée de Theo Lawrence & the Hearts entre modernité et sources issues du passé. Le tout est de plus bien exécuté, fignolé, également, par le plus que reconnu Peter Deimel.
Avec Search your heart, puis My sunshine is dead, le cadre est plus strictement soul, avec le ressenti, l’émotion qui authentifie le rendu. A house but not a home, enlevé, redonnant ensuite une vigueur plus directe, avec son allant pop-rock, au disque. Le chant est de plus en relief, qu’il se situe dans la rudesse ou le velours. Who was I, dépouillé, folk et soul, accentue la vérité de l’effort. C’est de la homemade music, vraie, sans artifices. Shangaï lady, lent et un tantinet sombre, fait briller l’organe vocal du leader, sensible. Il monte doucement en intensité, bluesy, flotte dans les airs.
Enfin, à l’issue d »un ensemble de haute volée mais parfois trop sage (les incartades plus endiablées restent éparses, dommage…), Count me in tomorrow conclut dans la quiétude, et la sobriété, l’essai de la formation de Gentilly.