Basé à Paris, Michael Wookey est actif (suractif?) depuis plus de 10 ans, une quinzaine même, environ. Il collabore, beaucoup, s’entoure, parfaitement, de musiciens chevronnés qui cuivrent et « cordent » avec soin son répertoire.
Sur ce Hollywood hex, enregistré en plusieurs endroits (Londres, New-York mai aussi…le Cantal ou l’Aveyron) et suintant la sincérité, l’apport desdits instrumentistes, et la finesse des créations de Wookey, font mouche. S’il reste dans la retenue, le parisien dresse des décors chatoyants, bâtit une pop orchestrale que Sailor, qui inaugure le disque, met de suite en exergue. D’une douceur à la fois intense et enveloppante, d’une texture aussi pensée qu’aventureuse, le rendu est à part. On pensera à Eels pour le côté pop « bricolée », aux arrangements fins, ou encore à Tom Waits pour le panel sonore. On est dans la coolitude attachante (Red hot dollas), dans une sensibilité récurrente qui, c’est à prendre en compte, n’ennuie pas. Wookey se fait parfois plus vif (Bane), enferme l’auditeur dans un halo de quiétude qui, à l’écoute, fait du bien (Long live the meadows).
D’une belle unité, attachant bien que peu vigoureux, Hollywood hex mérite l’écoute. Folk lo-fi (l’éponyme Hollywood hex), doté d’un débit vocal aux confins du hip-hop sur Motherfucker, musical à souhait, il se démarque. Trames folk simples (Shut your mouth and dance with me), ou structures plus hybrides; il ne « décevrait » que par ses atours posés trop fréquents. Small voice of calm, ultime morceau d’un opus dédié à l’élégance sonore, concluant d’ailleurs…calmement l’affaire, sur un fond toutefois gentiment troublé.