Duo de Lyonnaises déviantes (Aëla Gourvennec-violoncelle, sampleur et voix/Mélissa Acchiardi-batterie préparée au banjo, synthétiseur et voix), Hidden People élabore un univers à la fois sombre et serein, expérimental, représenté par ce Tambour cloche aux morceaux intrigants.
Si la base est folk, les trames sont aventureuses, les voix associées (l’éponyme Hidden People en ouverture), l’arrière-plan trouble. Comme leurs collègues de label Piniol, les deux dames s’amusent à brouiller les pistes et construisent leur son, assez unique pour retenir l’intérêt. La recette instrumentale inédite permet une coloration personnelle, les mots répétés et trames narratives suscitent l’obsession (Tambour cloche). Sur Sweden, la folk obscure de la paire gronde, s’agite sous l’effet de ces instruments originaux. Puis You smell, au langage offensif, dégage après ces mots une troublante beauté. Hidden People s’essaye, de manière intéressante, à définir son genre, à l’écart des genres.L’album s’écoute attentivement, regorge de multiples petits détails décisifs. De motifs bien sentis aussi, comme sur Sexy. Je t’ai fais un dessin se passe d’ornement, sa narration suffit à ce qu’il attire l’oreille. Il est là, noir, allie voix en Anglais et décor entêtant. Encore une fois, on ne peut classifier le résultat; on l’apprécie cependant grandement pour sa particularité.
Plus loin, Holy fait à nouveau valoir les chant allant de pair, avec des soubresauts instrumentaux bienvenus. On s’éprend de ces formats insoumis, faussement sages. A l’image de Down in the forest, avec son violoncelle mordant, ou encore de A lyrical want qui termine l’ouvrage de façon simultanément brouillée et élégante. Pas commun et, à l’arrivée, régulièrement digne d’intérêt.