Sorti à l’origine en 1983, P.L.C. est le premier album d’Oberkampf et doit sa ressortie à la volonté de Pat Kebra, le guitariste-producteur-manager du groupe. Numérisé à partir des bandes de l’époque et mastérisé, il fait partie d’un lot d’efforts discographiques restés au silence depuis, tout de même, 35 ans!
Au vu de l’impact du groupe sur la scène d’ici, l’événement est de taille et le son ainsi conçu permet à ce premier long format, qui fait suite au premier maxi Couleurs sur Paris (1980), déjà révélateur, de se rendre accessible à tous mais dans le cercle des initiés, malgré tout, de façon prioritaire .
En outre, Kebra et ses acolytes, dont Joe Hell, ont le bon goût de ne pas s’en tenir à de simples pétarades punk-rock qui tracent droit devant. Ainsi, Pardonnez-moi est plus leste, le ton de certains titres rock’n’roll (Fais attention, le titre inaugural). Au présent renoue avec un punk-rock plus frontal, la société en prend -déjà et malgré l’époque- pour son grade. Les mecs ont des choses à dire, ils le font dans l’urgence mais avec un belle mainmise sur leur répertoire. Johnny, sois mauvais, à l’intitulé ironico-humoristique, s’inscrit dans cette veine directe, mais on décèle aussi, sur l’essai, un Linda plus rock, aux giclées guitaristiques plus que juteuses. Ca riffe d’ailleurs sec sur Pas de poudre, qui fait parler…la poudre. Choeurs « wild », instrumentation débridée mais maîtrisée, rythmique qui ferraille sans dévier; Oberkampf étale de réels atouts. Les textes, de surcroît, pourraient toujours, même en notre époque, donner de nouveau à réfléchir. L’impact n’en est de ce fait que plus grand. N’observes plus, Payé armé enfoncent le clou, un Névralgie plus insidieux et aussi signifiant fait de même. Punks pensants, les Oberkampf ont de la verve. Tout ce fric, frontal, puis pour finir Requiem pour un con, saccadé et expérimental, presque post-punk, cold aussi, finissant le boulot (à l’époque, sortir un disque était un combat mais Oberkampf ne reculait devant rien ni personne) pour distinguer une formation à la carrière certes brève (7 ans de longévité, malgré tout), mais émaillée de sorties qui trouvent, avec ces ressorties judicieuses, un seconde vie. Et ce, avec une cohérence encore affirmée.