Quintet stéphanois emmené par Sara Khedimellah, au chant de caractère, Devil Jo and the Backdoormen se « seringue » au live et en est déjà, avec ce Press rewind, à sa cinquième sortie discographique au total.
Sur les neuf titres que révèle l’opus, on vacille entre rock, blues, soul et le propos est racé, jamais, de plus, trop sirupeux. Mystery lover, au rock un tantinet funky, puis I wonder why et son blues-rock qui gicle autant qu’il se montre subtil, traduisant joliment les aptitudes du groupe issu du Forez. Qui, avec l’éponyme Press rewind, balance une soul-rock aux reflets blues entièrement convaincante. Ca joue bien, l’intensité est de mise, l’authenticité s’y greffe. Battle blues se situe lui aussi au mitan de genres dont la base rock évolue librement au gré des envies du groupe et de ses orientations. Celles-ci sont porteuses, I got it et son blues qui ramone, qui pulse, mettant lui aussi en évidence un réel équilibre entre classe et élans percutants.
On ne s’arrête toutefois pas en si bon chemin; L.A. boogie, très…boogie, vitalisé par l’harmonica de Laurent de Carvalho, conjuguant prestance vocale et brio instrumental. Moderne dans le son, mais ancré, aussi, dans le passé, Devil Jo and the Backdoormen est à son avantage. Yellow whool sheet et sa soul rockisante, Sad sad mood et son alternance entre coups de griffes et plages posées à la coloration funky constituent d’autres atouts de taille; l’album est pensé, et joué, avec brio et inspiration. On ne s’étonne donc pas de la qualité du final, avec ce When the levee breaks d’un blues trituré, dépaysant parfois, qui conclut sans faillir un opus exempt de moments creux.