Combo toulousain à la longévité plus qu’établie (il officie depuis 25 ans et six albums jalonnent son avancée), Indian ghost sort avec Monsoon son nouvel opus.
Riche, celui-ci porte les traces d’effluves dépaysantes, d’un psychédélisme bien façonné (Burning ghat et Evening train to Jodhpur, en ouverture), d’abord décliné de façon spatiale, mais soutenue, dans une simplicité et une inventivité sonore qui charme les écoutilles. Don Joe et ses acolytes se montrent d’entrée de jeu convaincants, se font plus folk le temps d’un doucereux et gentiment ombragé Drag on forever. On attend cependant le sursaut, la giclée d’énergie pure, l’album s’en tenant pour l’heure à des élans retenus. Les saccades électriques de The girl from Lucknow, couplées à un chant sensible, apportent ce mordant.
Enregistré en Inde, l’album en porte l’exotisme. Time to get down se déploie lentement, puis The streets of Benaras permet une montée d’énergie; on s’envole, ici, dans la légèreté mais avec un certain allant. Ceci sans se départir de ces encarts « venus de là-bas », qui bordurent un The city of love aérien. On apprécie cependant quand les toulousains s’extirpent d’une sagesse trop récurrente, ça sera chose faite avec le terminal Monsoon. Un essai plus directement pop-rock, plus acidulé, qui nous fera regretter le trop peu de créations plus percutantes présentées ici. Sans que le constat, toutefois, ne porte atteinte à la fiabilité de ces huit jolis titres.