Trop parisien, Niki Niki joue une électro-pop souvent synthétique, mesurément ombrageuse, androgyne. Entre douceur et élans, donc, plus obscurs, l’album présenté ici, Absences, charme par ses climats et ses tonalités.
Qu’il s’agisse de finesse ondulante (Pretty sunny funny walk), d’électro-pop aux traits rock diffus, entraînante (Ungenderness), ou, sur l’amorce, d’un canevas qui évoquerait de loin Portishead (Pink sorrow), Niki Niki parvient à trouver sa posture. Décorés avec soin, sans surcharge, ses morceaux retiennent l’attention, à l’image de Glorious dayz qui avance lentement, dépouillé comme peuvent l’être les morceaux d’un The XX. Il y a de la vie, du ressenti, dans cette inertie animée. Nothing never dies suit cette voie posée, Where is the beauty lui succède de manière plus cadencée. Ainsi le panel reste ouvert, ne se restreint pas à des plages tranquilles. Un ton acidulé jalonne ledit morceau, puis Statues monte dans les cieux, ouaté mais vivant, borduré par des claviers aux sonorités nuptiales qui, elles aussi, participent à l’attrait de l’opus.
Enfin, Downstairs emprunte une voie similaire, lactée dirons-nous, sous l’impulsion d’un rythme discret mais soutenu. Ses atours, dessinés par les « keyboards, sont ombragés. Til Sunday, dénudé, bouclant définitivement un bel essai, sobre et plutôt marquant de par les ambiances qu’il conçoit.