Groupe bordelais, Chocolat Billy fait dériver sa barque entre pop euphorique, bruitisme « doux », expérimentation et touches dépaysantes. A la fois mélodique et dissonant, il impose avec ce Délicat déni une suite d’instrumentaux vivaces, animés et a-normaux (Elyséens), aux voix éparses et déviantes, qui font tout le charme et l’attrait de son orientation musicale. Il s’assagit parfois, quoique.. (Malade), fait danser (Subutex mex (Nico Cosma)), breake, tente et innove surtout.
Ses sons font dans l’audace, sa force de frappe rock loufoque crédite ses créations (Le monstre). On adhère d’autant plus qu’on l’entend, Chocolat Billy fait fi des conventions. Aussi piquants que mélodieux, les Aquitains aiment à lâcher la rampe. Ils recourent à des « »outils » divers dans le but d’enfanter des sonorités particulières, d’installer des ambiances prenantes et insaisissables à la fois. C’est encore le cas sur Petite idée du matin, entre allant et instants adoucis. La pop bigarrée de Chanterelles, chanson d’ouverture entêtante, ayant au préalable donné une idée de l’esprit que ces joyeux drilles développent.
Le disque, court mais estimable, trouvera son terme avec un éponyme Délicat déni, étrange mais trop bref -dommage-, sans toutefois porter atteinte à la vertu d’un album avant toute chose différent et, par là-même, bienfaisant.