Découverts, si mes souvenirs sont bons et j’en doute, à l’occasion d’un Tremplin Musiques de RU, où leur prestation m’avait accroché, The Dakens sort ces jours-ci son premier album, après une brouettée de lives convaincants. C’est rapide, me direz-vous, et cette pochette, hum, ne fait pas très sérieux.
Eh bien détrompons-nous, ces jeunots-là sont bons et ce Pizza, alcohol, comics (& music) tient plus que largement la route. Il me rappelle même, c’est dire sa valeur, le Free all angels ou le Meltdown d’Ash, groupe power-pop irlandais mené par Tim Wheeler (Mary Jane). Energie et inspiration pop-rock, enthousiasme juvénile sont de mise et d’entrée de jeu, Break the code démontre qu’entre riffs drus et allant rock’n’roll modéré par un joli refrain poppy, les trois hommes et la menue bassiste ne sont pas là pour peler les oranges. On est sans plus attendre dans le bon chemin, celui d’une pluie de titres pop-rock forts et percutants. Voix assurée, guitares bavardes et éloquentes, rythmique qui pulse; rien n’est en reste chez nos Dakens.
On enchaîne donc, Screenshock (offscreen) fait retomber -légèrement- le tempo et suscite l’adhésion par sa pêche et son refrain estimable. Puis arrive l’un de mes préférés, ce Lazy boy introduit par la basse, entre pop-punk et rock qui arrache, servi par des choeurs en « ouh-ouh, ouh-ouh » et des gimmicks synthétiques ravageurs. Un tube? Pour moi OUI, un tube. Les textes sont de surcroît intéressants, les thématiques abordées également. What I want, Ashamed qui lui succède instaurent un propos retenu avant finalement de s’enflammer. On trouve sur ce disque étonnant de la vigueur dans tous les recoins (l’euphorisant Faith), une touche mélancolique mesurée aussi (Lost in lies, power-ballade tire-larmes), des mélopées qu’on garde en tête et des choeurs aussi simples que marquants. On se réjouira de l’impact des guitares, le tout est de plus produit, il importe de le souligner, par l’un des deux chanteurs-guitaristes du groupe amienois. Icare, Video game et ses airs de comptine pop qui allie grattes acérées et claviers marquants avant de s’emporter pour notre plus vif plaisir; les morceaux de qualité sont récurrents. Les chants associés font un effet monstre, on arrive à passer la dizaine de titres sans le moindre creux, avec ce Big smile qui part dans une embardée speedée des plus fréquentables. Ca gicle de partout, c’est de la power-pop sans défauts. Party animals réinjecte une petite dose de mélancolie poppy, puis se fait plus bourru pour venir s’adjoindre à la liste des essais aboutis du quatuor picard.
On notera, en « bonus », un livret où toutes les paroles sont traduites, un plus évidemment. Et on finira l’épopée sur Neons, aux saccades mélodiques à la…Ash, encore, et une version acoustique touchante de Mary Jane, chantée avec sensibilité. Au terme, donc, d’un album d’une qualité surprenante s’agissant d’un groupe aussi jeune.