Déjà signataire d’un premier opus flamboyant (Le danse en 2011), Slove, soit Léo Hellden et Julien Barthe, remet le couvert avec ce Le touch encore plus diversifié et, il faut le dire, bien vite addictif. Les featurings y abondent sans jamais « »planter », le panel est large. Pop, rock, électro, élans funky et plages solaires très estivales, dansabilité à tous les étages, guitares acidulées (I’ve got a thing for you, feat Rocket Mike), les deux parisiens ont du chien et paraphent un opus de tout premier ordre.
On y retrouve le meilleur d’un Nasser (ce même I’ ve got a thing for you), voire d’un Risqué (Ce soir je m’en vais, feat. Maud Geffray) en mode dark sensuel. L’amorce est d’emblée accrocheuse, Always been on the outside se déploie tranquillement, éclairé par le chant de Sarah Rebecca. Open up the sky (feat. John and the Volta) installe ensuite son électro-pop fraîche et entraînante autant qu’elle se fait brumeuse dans la voix. Les gaillards ont la science du son qui tue, du gimmick qui hausse leurs compositions au dessus d’un simple bon niveau. Le touch (feat. Sourya), morceau éponyme, exalte lui aussi et fait dans l’électro savamment pensée. La pluralité des chants et des interventions n’altère en rien la valeur de labeur. Celui-ci déclenche une danse ininterrompue, se bordure d’un ombrage club appréciable. Le propos est léger, passe comme une lettre à la Poste (Painted feelings, feat John and the Volta, encore), dans la foulée It’s always like this (feat Rocket Mike, à nouveau également) envoie des sonorités obscures notables, suinte un rock électroïde jouissif. Le chant y rappelle Tristesse Contemporaine, on s’en réjouira bien évidemment.
On continue donc l’exploration. Stop or kiss (feat. Sourya) ajoute, avec son électro-pop fatale, à la jouissance de nos sens. Bijou nocturne (feat. John and the Volta) produit un effet aussi affirmé, en démarrant dans la ouate pour demeurer céleste, haut perché. Puis on retrouve, avec Quale follia, un rythme soutenu et une touche italienne amenée par la présence d’Alex Rossi. La portée du disque n’en est que plus large, on y retombe pourtant sur nos pattes; Good girl (feat. Sarah Rebecca) nous y aide, enlevé, sucré-griffu, truffé de sons qui accrochent les écoutilles. Chevalier troublant arrive ensuite, c’est le seul morceau sans intervention extérieure avec le Double check terminal et les deux font sensation, le premier démontrant l’aisance des deux comparses dans le domaine du « tout instru » tandis que le second ferme la marche sur une tonalité underground maîtrisée. Avec, entre deux, ce It’s been a while (feat Sarah Rebecca) ombrageux, servi une fois de plus par les sons ingénieux des deux bonshommes et un chant qu’on ne peut ignorer, il va sans dire que ce Le touch, d’ores et déjà distingué dans bon nombre de colonnes, constitue une réussite intégrale et étincelante.