Issu de Rennes dont il a fréquenté la scène, bouillonnante, dans les late 70’s et les early 80’s, Daniel Paboeuf a créé il y a environ dix ans son DPU (Daniel Paboeuf Unity).
Golden years est son troisième album sous ce nom et sans attendre, le Breton au saxophone libre nous plonge dans des contrées inédites. L’éponyme Golden years, inclassable, doté d’un chant à la Bowie et d’un fond tourmenté, apporte la preuve d’un cheminement sans réelles limites, captivant. On pense à Morphine sur Fear, l’énergie est de plus bien en vue. Avec ses acolytes, Paboeuf expérimente avec succès et le vécu d’un « soldat » de la scène française. Le projet ne se définit pas, il s’écoute et Mad, électro-cold des plus inventive, regorge de sons ingénieux, loufoques, qui donnent du caractère à un ensemble déjà méritoire. On est dans le mélodique balafré, Le soleil nous aplatit fait retomber la cadence, se montre plus contemplatif. Il étend ainsi l’éventail du DPU, qui avec Mothers and sisters joue avec brio une sorte de new-wave évidemment magnifiée par le « sax » de notre homme.
L’opus n’inclut certes « que » huit titres, mais il en dit bien plus que beaucoup d’autres. Et encore, cold, m’évoque Trisomie 21. On profite encore une fois de sons qui suscitent l’obsession. Voilà un album profond, imaginatif, qui s’offre ensuite une embardée céleste délicieuse (N’oublie pas). Avant que Procession, velouté, au groove léger mais zébré de sonorités dark, ne vienne parapher un Golden years qui nous promet assurément des Golden listenings en nombre. A part et difficilement dispensable.