Duo Grec, Selofan s’appuie sur une base 80’s animée, qu’il assaisonne à sa sauce, cold-wave et un tantinet gothique. A l’instar de Lebanon Hanover, il se montre particulièrement fiable dans cet exercice, décliné avec panache sur ce Vitrioli sombre, dont émanent des synthés bien en relief (Billie was a vampire). Give me a reason annonce la couleur, grise, dirons-nous, et met de suite en exergue ce positionnement au carrefour de genres ici bien imbriqués, avec pour trait d’union une coloration obscure.
Sur un rythme souvent galopant, Selofan se fera des fans. Ses sons bien trouvés (Black box), son chant à la Siouxsie, le groove froid de son registre en font un must. Claviers en boucle (Ist die liebe tot I), guitares mordantes bien qu’éparses, plages un tantinet nébuleuses aussi (The language of love), la paire d’Athènes est à son avantage. Des relents clairement cold (Living scandal), aux reflets presque jazzy, étayent son ouvrage. L’éponyme Vitrioli génère la danse froide, obsède avec ses sonorités répétées et ses saccades rythmiques. Fuchsia chameleon use du même procédé, l’album est cohérent dans ses climats. On visite des contrées dépaysantes dans le chant, et dans le décor, sur I monaksia einai tis modas.
Enfin Hysteria, presque indus dans sa trame, parfait le boulot sur une note folle pour, si besoin était, apporter l’ultime preuve de la qualité de ce Vitrioli à l’identité forte.