Première sortie d’Atomic Bongos, label DIY basé entre France et Californie et passé du statut d’émission de radio à celui de label, Laurence Wasser est né en France et a pour vertu première de ne pas suivre les sentiers battus.
Avec ce « V« , il nous sert onze titres d’un rock brut, garage et bluesy mais version rude (Superbia), dingue dans le chant. C’est un délice de déviance, braillé mais aussi plus léger parfois (Cowboy song et ses sifflements, plus « western-surf », qui rappelleront French Cowboy). La commune de Paris, qui suit, aussi dépenaillé que racé avec ses sons finauds en incruste, allie d’ailleurs les deux tendances. Joli mai expérimente façon Sonic Youth, dissonne, The swinging man lui succède en imposant un « rockab’surf » des plus percutants et aboutis. Le chant est à nouveau fou, le rendu à peine tenu.
Plus loin, Ah! évoque les Cramps avec ses vocaux animaux, ses déflagrations rockab’ sans détour mais bien exécutées. L’artiste est estimable, The autoimmune song (la distinction) le voit réemprunter une trame rockab’ exempte du superflu. Laurence Wasser fait dans une simplicité qui, immédiatement, dérape et s’avère efficiente. Island impossible, dernier vrai titre » de ce qui est finalement un mini-album (les interludes sont -un peu trop- nombreux), fermant la marche de manière plus « posée », si on peut dire, dans une finesse grinçante et pour un résultat probant.