Groupe italien, de Bologne plus précisément, Antarte évolue entre dream-pop, post-rock et trouées psyché. Expérimental sans trop faire dans le mental, il nous gratifie avec Isole d’un opus de classe, aussi finaud (I tuoi garni) que plus sombre et rock (Oasi et ses 8 minutes en ouverture), magnifié par l’usage de la langue de la grande Botte.
En huit morceaux immersifs, racés, dont la beauté vocale évoque parfois Sigur Ros, la différence est faite. Le libre cheminement d’Antarte lui permet de n’appartenir à aucune caste précise. Ce faisant, il précise son identité, fait dans une douceur post-rock troublée (Senza luna) qui se déclin ensuite avec la même splendeur (Nessuno) mais en se parant d’un arrière-plan grinçant.
Lillo Morreale (guitare-voix) et ses acolytes, parfois trop sages, s’encanaillent aussi à l’occasion (Castelli di sabbia). Ils signent de belles envolées (Scirocco), élaborent des mélopées parfaites. On apprécierait de les voir s’enhardir plus souvent, mais la beauté du tableau rafle l’adhésion. C’est encore avec subtilité qu’ils concluent leur affaire (Buona fortuna), en orfèvres d’une alchimie musicale éclatante.