Révélés à mes oreilles lors d’un concert charmeur à la Lune des Pirates à Amiens (80), les Belges de Pale Grey sortent avec Waves un album qui se balade allègrement, et avec douceur, entre pop, folk, électro distillée avec parcimonie et touches hip-hop tout autant parcimonieuses (Late night).
Waves, comme son nom ne l’indique pas, ne fait pas de vagues mais enveloppera l’auditeur dans un halo de douceur mélodique enivrante, qui pourrait demander quelques écoutes pour se dévoiler mais méritera, au final, qu’on s’y attarde. Il débute de façon rêveuse, dans une dynamique électro-pop qui s’envole gracieusement (Billy), bordurée avec soin par les synthés. Hunter, plus enlevé et enjoué, respire une pop de classe, aux sons en spirales entêtantes. Loss, dans ses pas, souffle la même douceur poppy alerte et cotonneuse. Pale Grey maîtrise l’art de la mélodie qui touche, sa voix caresse et dégage une belle émotion (Ghosts).
Au final, Pale Grey malaxe les axes, brouille son identité. Il n’y perd aucunement en pertinence, son Blizzard se montre mélodiquement étincelant entre folk, pop et électro à nouveau discrète. Ici, on a la main sur le dosage, parfait et sans surcharge. Crow se veut hip-hop, dans le chant tout au moins, mais ne s’y cantonne pas. Caressant, il est aussi animé, subtil, charmant. Seasons apporte après cela de l’énergie, un tempo appuyé. Sur un mode pop cette fois, légère et vivifiante.
Enfin, Wave clôture l’album avec grâce et lenteur, dans une délicatesse céleste représentative de l’adresse du groupe à « climatiser » ses compositions pour en faire des sucreries sonores auxquelles on ne résistera qu’avec peine.