Groupe qu’on qualifiera de « post-hardcore » -on s’attachera toutefois bien plus à la qualité du disque, conséquente, qu’au fait d’étiqueter le groupe-, Hot Snakes ressort, sous l’étendard Sub Pop, ses trois albums dont ce fabuleux Automatic midnight, sorti en 2000.
Constitué de membres de Drive Like Jehu, Rocket from the crypt ou Burning Brides, pour faire très court, Hot Snakes frappe fort avec cet opus plein de fougue et de vigueur, hurlé avec brio. If credit’s what matters I’ll take credit allie d’emblée voix remontée et instrumentation débridée mais maîtrisée, aux quelques encarts mélodiques bienvenus. C’est du millésimé, l’éponyme Automatic midnight confirme d’ailleurs dans la foulée la valeur élevée du « produit ». On jour dru et compact, on joue bien aussi et la concession n’est pas à l’ordre du jour. Hot Snakes calme parfois légèrement le jeu, fait dans le saccadé plus aéré (Salton city) sans rien perdre de sa force de frappe. Elle est, simplement, exprimée autrement, en restant bien entendu dans la ligne de fabrique du groupe.
A l’écoute, on a la sensation d’un son Hot Snakes, taillé dans la rage et la mélodie (10th planet), urgent certes mais tout de même bien tenu par la formation issue de San Diego. Guitares criardes, tempo entêtant (Our work fills the pews), morceaux de haut niveau à tous les étages et ce, quelle que soit l’option voulue; Automatic midnight est un standard qui fait largement honneur à l’ « écurie » Sub Pop, connue pour ses sorties de renom. Sa fiabilité perdure jusqu’au bout, entre Past lives et le terminal Let it come, d’un jet, doté de breaks sous-tendus, qui vient conclure l’affaire de manière probante. Un Mystery boy Crampsien ayant entre autres et dans l’intervalle crédité à son tour une ressortie indispensable à tout amateur de rock sans révérence.