Pochette de rouge et de noir, voix dark et groove sec issu du post-punk, climat cold, touches indus; signé chez Born Bad, ce qui constitue d’emblée un tout, Vox Low ne manque pas d’accroche.
Avec cet album éponyme, ses penchants froids entre synthétique et organique, aux guitares décisives (You are a slave) font mouche et le groupe parisien, en plus d’installer des ambiances dont on se drape, ouvre son panel. Now we’re ready to spend laisse poindre une musique de glace, portée par le groove de la basse et dotée de quelques traits de lumière instrumentale. Les claviers dessinent des spirales, trouées par des incursions rudes. Posément, sans chercher à en mettre plein la vue, Vox Low se révèle, nous régale de ses motifs incisifs ou plus spatiaux (Rides alone). L’opus est un vrai régal, Something is wrong et sa cold-wave céleste seront bien loin de me contredire. Des touches électro, jamais en trop, agrémentent l’ouvrage. On notera, aussi, le recours à des fulgurances sonores bienvenues.
Vox Low se pose par conséquent en prétendant, légitime, a statut de référence de genres datés mais aucunement désuets. Sur un rythme plus leste, We can’t be blamed assure un psychédélisme enivrant. Some words are faith, qui lui succède, est plus galopant, pas moins froid évidemment. Son électro presque joyeuse dans sa grisaille le rend plus qu’attractif. Puis il y a cette voix…
Sur la fin, What if the symbols fall down attire par la réitération de ses sons, couplés à des encarts une fois encore ingénieux. Vox Low refuse les conventions, impose une noirceur entièrement enveloppante. Ici, il breake joliment; son contenu est tout sauf figé, on y trouve toutefois une belle unité. Le terme du disque se montrant tout aussi persuasif, entre Traped on the moon et ses guitares claires, sa tonalité aux limites du « gai », et pour finir, un Rejuvenation insidieux et plutôt brumeux, animé par une cadence indus marquée, il va sans dire qu’on se trouve là en présence d’une trouvaille largement estimable.