Leader de Reuben en tant que chanteur-guitariste, Jamie Lenman s’essaye aussi à l’effort solo. Ce Devolver brillant de bout en bout, diversifié au point de parfois dérouter, cuivré dans ses élans noisy (Bones), en est l’étincelante illustration.
Après Hard beat, excellente ouverture « électro-indé » percussive aux jolies voix retenues qui suivent des guitares distordues, Lenman se fait un tantinet grungy (Waterloo teeth), recourt à des voix braillées (Personal) qui se greffent à un chant plus classique et une trame teintée de rock puissant. A sa suite, Body popping est presque…poppy, mais se pare d’encarts sonores loufoques bien trouvés. Le Hollandais fait dans le barré accessible, se montre de ce fait flamboyant tant vocalement que dans les arrangements. Mississipi voit son groupe riffer sec, presque dans l’inertie, sur une trame pesante donc, pour une nouvelle réussite.
C’est audible et évident, Devolver est une pépite. Fast car trouve sa place dans un créneau grunge-rock abouti, « burné. I don’t know anything laisse place à une mélopée pop classieuse, son décor est fait de cordes avenantes et de plages funky. On passe du coq à l »âne sans perdre en impact. Passé le Bones décrit plus haut, All of England is a city envoie un rock qui lui aussi riffe sans retenue et place un refrain qu’on gardera en tête.
Enfin, le magnifique et éponyme Devolver, doucereux, achève le travail avec la même qualité, faisant de l’album ici présenté un must sans ennui aucun.