Duo italien composé de Daniel Pasotti et Manuel Bonetti, Typo Clan joue une pop ludique, truffée de sons bien trouvés, aux atours vaguement hip-hop vocalement comme dans les rythmiques. Avec ce Standard cream, la recette, aux contours parfois funky (The tune) fait merveille. On est dans un format aventureux mais maîtrisé, une forme de collage musical à la Beck d’emblée porteur avec Soulfoot, à la coolitude enveloppante. Le croisement des chants envoûte, le parti-pris détendu également, en plus de nombreuses bonnes idées sur le plan sonore, dans l’étayage de chansons souvent prenantes.
C’est le cas avec Skip the track, L.U.M.A y allant ensuite de son tempo leste et de ses sonorités obsédantes. Typo Clan développe un procédé efficient. Les refrains se retiennent et se fredonnent aisément. Coffee pot et son climat sombre, son côté aérien, Say ahe et ses « pa-pa ouhhh », ses élans dépaysants sont autant d’efforts à porter au crédit de la paire issue de la Grande Botte. Ouvert et non-convenu, Typo Clan fait du bien à entendre. Son titre éponyme déploie, à l’image des autres, une belle ingéniosité dans l’ornement, une tendance à explorer en s’en tenant à des canevas abordables. Des cordes bordent Stronger, le groove délié de RaagiNY présente lui aussi un attrait incontestable. La pochette, significative, donne une idée de l’orientation libre et « cheap » des Italiens. Lesquels terminent sur un Slow west (feat. John MacLean) aux guitares funky qui en feront onduler plus d’un, à l’instar d’un album singulier et ayant le mérite de ne jamais s’égarer dans une expérimentation trop poussée.