Niçois, Curl dispose d’une recette personnelle, sur le plan musical, qui le fait passer de la new-wave au shoegaze avec dextérité et en variant ses climats.
Sur ce Shapeshifters de bon aloi, vocaux éthérés et ambiance cotonneuse mais remarquable, attractive à souhait (Lonely hearts) et instants moins « polis » (DK mode) voisinent sans dommages. Ambiance « dreamy » et atmosphères à la Slowdive (Foreclosure qui inaugure les festivités planantes), un tantinet griffues, brillent dans l’allégorie. Left man déploie lentement sa « planance », on est, souvent, happé par ce juste mélange entre ouate et sous-tension savamment conçue.
A mi-chemin, l’éponyme Shapeshifters s’appuie sur une trame new-wave/shoegaze vive; voix féminine sucrée et orage instrumental s’accouplent, formant un tout de haute volée. Le panel s’en voit augmenté, Curtains & carpets suivant lui aussi une cadence alerte mais selon des tonalités légèrement moins drues. On approuve bien entendu, d’autant que le sombre Witch hunt, céleste et doté d’un fond souillé, se présente dans la foulée.
C’est après cela Electrotherapy, aussi spatial et adroitement orné, sans excès, qui crédite le groupe du sud. Qui, avec son Lonely hearts (Jim Shaw « Cranes » alternative version) met fin, en mode dreamy-folk, à un album méritant le plus grand intérêt.